LES COLOMBIERS de l'OISE

Pigeonnier de Verderonne vu des jardins. Ph. Bachmann

Ferme du Mesnil St Firmin à Chambly. Ph. E. Tribout

L'étude que présente le GEMOB sur "les colombiers de l'Oise", constitue une oeuvre originale. En effet nous avons constaté en réalisant notre projet, qu'il n'existait, ni à l'échelle nationale, ni à l'échelle départementale, de recensement systématique avec publication, concernant ce patrimoine essentiellement rural. Les ouvrages récents qui ont paru sur le sujet sont des synthèses très générales, qui ne prennent en compte que les plus beaux pigeonniers, privilégiant particulièrement, avec souvent de magnifiques photo, ceux que l'on trouve dans certaines régions comme la Normandie, le Quercy, la Bretagne, le Midi de la France, etc. Jamais en tout cas, il n'est question dans ces livres de l'Oise, et aucune représentation d'un de nos pigeonniers n'apparaît. Notre département est tout simplement... ignoré. Entre le Nord et l'Artois et l'Ile de France, surtout du sud, il y a un vide que nous nous sommes efforcés de combler.

Le GEMOB donc, au prix d'un long travail réalisé par plusieurs de ses équipes dirigées par Madame Pierrette Bonnet-Laborderie, a dénombré 387 pigeonniers encore en place dans le département. Le chiffre donné par ce recensement, que nous avons voulu le plus exhaustif possible, nous a surpris. Nous ne nous attendions pas à un tel nombre.

Certes, ces pigeonniers sont de qualité, d'époques, d'aspects, de formes et de matériaux différents. Mais plusieurs d'entre eux remontent à la fin du Moyen Age ou au XVI° siècle ; plus de la moitié sont antérieurs à la Révolution et peuvent être datés du XVII° au XVIII° siècle. Le reste comprend surtout des pigeonniers plus petits et plus simples bâtis durant le XIX° siècle (surtout en brique), à quoi on peut ajouter les pigeonniers de "la Reconstruction" édifiés dans les années 1920 - début des années trente, après la Première guerre mondiale dans certaines régions de l'Oise où on s'est longuement battu (cantons de Maignelay, Lassigny, Ressons-sur-Matz, Noyon, Ribécourt, Guiscard, Attichy).

Tous ces pigeonniers, construits en matériaux très divers, pierre, moellon, silex, brique, colombages et torchis avec quelquefois combinaisons de plusieurs d'entre eux, ont des formes elles-aussi très variées : colombiers ronds, carrés, polygonaux, colombiers-porches, tours "de récupération" passant d'un fonction de défense à celle de pigeonnier, colombiers d'escaliers à vis, sur arcades, sur piliers, etc. Ainsi, dans l'Oise comme ailleurs, peut être définie toute une typologie.

Reste à remercier tous ceux qui ont participé à ce recensement et aux recherches concernant les pigeonniers de l'Oise, aux photographes, ainsi que les propriétaires de ces pigeonniers. Presque tous ces derniers ont accepté que l'on prenne en photographie leur pigeonnier et qu'on le publie. Nous avons respecté le désir de quelques uns qui ont refusé la publication de la photographie de leur pigeonnier, même si nous l'avons fait avec regret, quand il s'agit d'un très beau colombier. Volontairement, nous n'avons donné ni le nom des propriétaires, ni les adresses précises où l'on peut voir leurs pigeonniers, pour respecter le désir de tranquillité exprimé par plusieurs d'entre eux. Puisse cet ouvrage, complété par une exposition photographique comme nous l'avions fait pour "les granges anciennes de l'Oise", contribuer à attirer l'attention sur ce patrimoine rural, devenu le plus souvent "inutile", et par là même très menacé.

 Ferme de Warnavillers. (Ph. Ph. Bonnet-Laborderie).

Le Vauroux. Silex sans chaînage. (Ph. S. Lesbroussart).

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